une consultation de psychologue

Publié le par ilh

        Il arrive que lors d’une consultation, il y ait une telle relation de confiance entre le patient et le consultant, que même les inconscients ne forment qu’un inconscient (c’est sans doute ce dont a voulu parler Jung, lorsqu’il était question de l’inconscient collectif).

        Alors il arrive que, tandis que le patient parle et évoque un bout de son histoire, des éléments évoqués antérieurement se mettent en place spontanément dans l’esprit du consultant, en résonnance avec ce que dit le patient. A cet instant, des images arrivent, du sens se fait jour et vient lever un bout du voile d’incompréhension qui l’empêchait d’avancer.
Tout n’est qu’hypothèse et l’on peut oser s’aventurer sur le terrain du possible, juste pour voir comment ça résonne.
 
         Ainsi une patiente qui parlait de l’absence de sa mère qui était pourtant encore présente…en fait, il a été alors question de cette période de sa vie où alors qu’elle venait au monde, sa mère quelques semaines plus tard se faisaient opérer d’un cancer du sein, le père assurait les soins de l’enfant puis le père a disparu. Plus tard, en faisant des liens avec l’histoire de sa famille, on constate combien cette mère n’a pas coupé le cordon avec ses propres parents : comment être adulte/mère lorsque l’on est encore la petite fille de ses parents ?Effectivement, c’est une femme en qui son adolescente de fille cherche encore l’adulte ?
 
         Cette adolescente a compris un peu de l’histoire de sa mère mais comment se défaire de cette croyance primaire qu’il faut se tenir à carreau, ne pas déranger, faire la petite souris et l’enfant modèle parce que l’on perçoit que cette mère est fragile. Fragile, elle l’était puisque l’enfant avait perçu très tôt, et certainement in utéro, la dépression latente, l’immaturité affective et le manque de confiance en soi de cette mère qui ne voulait pas grandir ni être adulte en encore moins adulte mère donc responsable d’un autre individu.
 
          Cette enfant avait raison dans sa perception d'enfant: sa mère était fragile . Cependant elle aurait pu développer d’autres stratégies, comme par exemple celle de sa sœur cadette, la « casse pied de service » qui lui en a fait voir de toutes les couleurs à cette mère : toujours la garder en alerte !
 
           L’une a postulé que la mère était plus fragile que capable, l’autre a préféré l’hypothèse que la mère était plus capable que fragile, et elle avait raison, sur ce plan là.
 
           Peut être aurait il fallu que cette première enfant, ait juste un peu plus confiance pour avoir le courage d’oser déranger cette mère et constater que ça marchait. Elle ne s’effondrerait pas !

            Un travail de reconstruction du passé a été fait à partir de nouvelles croyances et de nouvelles ressources qui ont permis à cette adolescente de dire ce qu’elle avait à dire à sa mère, de se rapprocher de son père, qui avait plutôt le mauvais rôle, et d’accepter que ses parents sont ainsi : de simples humains faillibles.

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